jeudi 1 août 2019

Ijen - 30/07

Cette fois c'est levé à 23h40 pour un départ minuit de l'hôtel. Nous enchainons par 1h30 de route pour arriver au pied du cratère Ijen. Mathilde et Julie ont grapillé quelques minutes de sommeil dans le trajet en voiture mais Mathilde est très grognon au démarrage. Au bout de quelques minutes je décide de la porter. Je tiens 400 mètres à monter avec elle sur mon dos mais malgré une écharpe mise pour essayer de me soulager c'est vraiment dur. Elle est accrochée dans mon dos, mais je dois la tenir avec mes mains croisées derrière moi. On voit alors apparaître des porteurs avec un chariot à roulette qui proposent "taxi, taxi". Malgré le prix élevé 800.000 IDR (55€), on prend l'option taxi et on met les 2 filles dedans ! Ils sont à 2 porteurs, un derrière et un devant avec une corde.

C'est le moment où je me rends compte que je n'ai pas la carte mémoire de mon appareil photo - je l'ai perdue dans la chambre d'hôtel hier soir quand j'ai transféré les photos sur l'ordinateur.
On va donc utiliser le téléphone aujourd'hui !
Ça monte très, très dur, et rapidement avec Céline, on se dit que c'était un super investissement que ce chariot. Céline a un peu de mal à monter, alors Julie seule et moi avec Mathilde sur le dos cela aurait été très difficile.
Julie, étant écrasée par Mathilde posée sur elle, préfère finir l'ascension à pieds. Après la montée pour arriver sur la crète, il faut maintenant descendre dans le cratère. On met nos masques à cause des vapeurs de soufre qui remontent du fond. Julie fait la descente seule, tandis que Mathilde est portée par notre guide sur son dos calée, par une grande écharpe de portage.
 C'est très pentu, Julie fatigue un peu mais persévère et on finit par arriver tout en bas. L'objectif était d'arriver en bas par nuit noire pour voir un phénomène qui n'est présent que dans 2 endroits au monde, en Islande et ici : les flammes bleues.
En bas les fumées sont fortes, les filles vont dans une cabane en toile avec le gardien en charge de vérifier la toxicité des fumées et seuls Céline et moi nous rapprochons pour observer le phénomène. La fumée est très dense et vient par bourrasques. Ça pique fort les yeux, ça fait pleurer, et pour tout dire on a du mal à profiter du spectacle. Sur la photo c'est la petite tache bleue entre nos têtes.
 On rejoint les filles et le guide me demande mon téléphone et repart faire des photos. Au vue de ce qu'il nous a ramené il est allé tout au bord pour prendre des photos
On attaque ensuite la montée du cratère et là nos 2 filles escaladeuses s'éclatent à grimper, escalader les rochers. Les locaux sont impressionnés de l'allure à laquelle elles montent, on nous dit qu'elles sont "kuat" (fortes).
On croise les porteurs de soufre qui font le même trajet que nous mais qui eux ont 80kg sur les épaules
 Nous voici pour le levé du soleil, avec notre guide anglophone Bella qui nous accompagne pour 3 jours en dessous.
 De l'autre côté de la crête le spectacle est magnifique
 Voici notre guide du jour et le porteur.
Ensuite c'est reparti pour un peu de route vers Sukamade. Les filles dorment en voiture. On change de véhicule vers 11h pour récupérer un 4x4.
Sur le chemin on s'arrête dans des plantations de cacaotiers et de caféiers
 On arrive près de la mer.

Et là on attaque deux heures de route cahoteuse dans la jungle. Sur le chemin on croise beaucoup de singes et le premier qui en voit un crie "monkey" pour prévenir de quel côté de la route regarder. On franchit aussi 3 fois une rivière ce qui plait beaucoup aux filles.
Voici une vidéo de la route :  https://youtu.be/8XO6z9REOzo
 Et un passage de rivière - le niveau est au plus bas actuellement car nous sommes à la fin de la saison sèche :  https://youtu.be/M4o3M3t4w24
Il faut savoir que cette réserve naturelle n'est pas accessible durant la saison des pluies. On arrive à notre hôtel, très basique : pas d'air conditionné, pas d'eau chaude et électricité limitée (17h à 23h et le matin).
Céline et moi sommes vraiment fatigués et notre guide propose de garder les filles, nous faisons donc une petite sieste pendant que les filles jouent avec Bella. Julie réussi à se faire comprendre et à apprendre les règles du jeu de 7 familles à Bella.

Après le diner on reprend la jeep pour rejoindre la plage de Sukamade et écouter le briefing des rangers. Il ne faut pas de lumière, pas faire de bruits, attendre que les rangers nous appellent et rester derrière la tortue.
Il est 20h30, il fait nuit noire, il n'y a pas de lune, on s'allonge sur la plage et on admire le ciel étoilé au-dessus de nous. Julie et Mathilde s'endorme sur nous et on attend dans l'espoir qu'une tortue viendra pondre ce soir sur cette plage.
À 22h on est appelé par les rangers, à 1km de là une tortue commence à pondre. On la rejoint silencieusement, et on assiste en direct à la ponte de 103 oeufs.
Les rangers prélèvent les œufs tout juste pondus dans le trou creusé par la tortue pour les mettre à l'abri. Le trou fait tout de même 1 mètre de profondeur !

Nous sommes une douzaine de personnes à assister à ce spectacle rare qui restera un des moments forts de ce voyage.
À 23h on rentre se coucher sans attendre de voir la tortue retourner à la mer, car les rangers nous disent qu'elle va mettre environ 4h pour faire d'autres trous afin de tromper les prédateurs et rejoindre doucement la mer.
Petite anecdote de la nuit suite à notre retour à l'hôtel, le courant revient vers 1h40 du matin ce qui réveille Céline car notre interrupteur était resté sur la position allumé. Je ne suis pas perturbé car je dors avec un masque ni les filles qui dorment à points fermés. En revanche Céline va mettre 2h à comprendre que la lumière est allumée du fait que l'interrupteur est resté en position allumé et que ce n'est pas le signal pour se lever. Je crois que l'on commence à être fatigués par nos réveils nocturnes.

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