C’est la grande journée. La plus difficile, le plus de kilomètres et le plus fort dénivelé. On prend un solide petit déjeuner avec des pancakes tout chaud, des fruits frais, yaourt, granula et l’inévitable omelette. Nous sommes en forme à part Céline qui a toujours la tourista, ce qui la diminue.
8h30 c’est le départ. Nous sommes à Chugchilan 3200 m et on descend à 2800 pour le début de notre randonnée. On descend tranquillement, et on se fait doubler par un 4x4 avec à l’intérieur nos trois amies canadiennes. Elles aussi abandonnent pour cette dernière étape. Je sens la pression qui monte en moi. J’espère qu’on n’est pas trop déraisonnable à tenter cette aventure.
Aujourd’hui il fait beaucoup plus froid. On garde nos polaires durant toute la descente. Il y a du vent, et le ciel est un peu couvert.
On attaque ensuite la première difficulté du jour, une première grosse montée. Pour le.moment tout va bien. Même configuration que la veille, Mathilde, Gabriel, Julie et Céline. On avance bien et à 11h on a franchi la première difficulté.
On chemine sur un haut plateau, traversant la montagne qu’on vient de gravir et on arrive sur l’autre versant. Un vent terrible, puissant souffle de ce côté là. La vue est spectaculaire avec des falaises à pic mais bien verdoyantes. C’est magnifique.
À nouveau le chemin est étroit et escarpé. On ne peut avancer qu’à un seul de front mais cette fois il faut qu’on fasse attention aux bourrasques de vents. On parcourt tout le versant, et on finit par descendre au creux de la vallée. À partir de maintenant, ce n’est que de la montée, la partie la plus difficile.
Durant une vingtaine de minutes on avance à un bon rythme. On croise plusieurs français qui nous doublent.
Vers 11h30 premier coup de mou. Nous cheminons sur un chemin large, et pentu. Mathilde est fatiguée et un peu découragée. Cette montée semble interminable. On s’arrête souvent et on continue jusqu’à s’arrêter à 12h pour déjeuner. Il y a beaucoup de vent, mais on s’abrite derrière un rocher. Nous avons notre pique-nique acheté au précédent hôtel. Pour les filles sandwich avocat et pour nous le sandwich standard, avocat, tomate, fromage, omelette.
On repart vers 12h30. Nous sommes seuls, il n’y a plus aucun randonneur en vue, et on a l’impression qu’on est les derniers.
Commence alors la partie qui sera la partie la plus difficile de la randonnée. La montée est interminable. Il y a un vent de folie, par moment les bourrasques arrachent le sable du sol et nos corps et nos visages sont cinglés par de petits graviers.
On enchaine des portions hyper raides où on doit se pencher en avant pour ne pas basculer, et les longs lacets pentus.
Nous sommes tous crevés. On n’a vu personne depuis une bonne heure, quand enfin on se fait doubler par deux randonneurs français avec bâtons et gros sacs de randonnées.
Le vent continue de souffler par rafales, et emporte le chapeau que Céline s’était acheté trois jours avant à Latacunga. On n’a pas le courage de dévaler la pente pour essayer de le retrouver
Enfin à 14h on arrive au sommet. C’est la tempête là-haut. Le vent doit souffler à cent kilomètres par heure. On a du mal à rester debout quand on se prend des bourrasques. On s’approche du bord et on le voit enfin. La Laguna de Quilotoa. C’est un magnifique lac enfoncé dans un écrin de falaise.
On fait quelques photos décoiffantes, et on repart.
Ça devait être une balade tranquille, un final en douceur, ce fut épique. On fait le tour de la lagune par la crête au milieu d’une tempête de vent. La force des rafales est incroyable. Quand on est à l’abri du vent, côté soleil on a chaud. Mais dès qu’on passe par une crête exposée au vent, on doit se baisser et se tenir pour ne pas être emporté. C’est parfois effrayant mais ça reste magique On continue donc notre périple dans ces conditions dantesques et c’est à 15h45 qu’on arrive enfin au village de Quilotoa.
On cherche le bus de retour et on le voit qui roule. Céline se précipite pour le héler, mais pas de problème, il est en train de manœuvrer et quelques instants plus tard on s’installe dans le bus de retour.
Le bus se remplit petit à petit et on retrouve quelques randonneurs croisés durant ces derniers jours.Et les stars du bus sont Mathilde et Julie.
Les américains en nous voyant installés nous font un immense sourire et disent aux filles « you made it » - vous l’avez fait. On a aussi un français qui est venu nous parler et nous a dit qu’il était impressionné par ce qu’elles venaient de réaliser sachant que c’est la randonnée qu’ils aimeraient bien faire avec ses enfants trop jeunes pour le moment.
Forcément Mathilde s’endort dans le bus.
18h30 de retour à Latacunga. Nous nous arrêtons pour acheter nous billets de bus à la compagnie Santa : Bus de nuit arrivée à 3h du matin ou le lendemain départ à 12h10 et arrivée à 20h.. On choisit cette option pour aller à Cuenca et on rentre manger à la pizzeria puis tout le monde se douche, un dessin-animé pour les filles et extinction des feux.
We made it!
3 commentaires:
Impressionnant et comme toujours vous n avez rien lâché bravo
Bravo à toute la famille!!!!
Gabriel a un peu moins de mérite avec son entrainement intensif et hyper régulier au running ;) :p
Et cela confirme que, plus la randonnée est difficile, plus la récompense est grande et multiple : non seulement vous pouvez être fiers d'avoir réussi cette randonnée difficile en équipe, en famille, mais vous avez aussi vu de magnifiques paysages et donc créé de beaux et bons souvenirs pour longtemps!
Pensez quand même à vous reposer un peu entre chaque défi ;)
Un vent à décorner les bœufs ! Ça a l'air super comme rando avec une belle récompense au sommet. You made it, be proud 😉
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